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Le système endocannabinoïde


La découverte du système endocannabinoïde 

D’une approche empirique à une approche scientifique, la découverte du système endocannabinoïde est riche d’une longue histoire.

Une approche empirique

Le chanvre (Cannabis Sativa L) est cultivé et utilisé depuis le mésolithique, époque qui marque la naissance des premiers agriculteurs – éleveurs. C’est en Asie que les premières traces de sa culture ont été découvertes. Elles remontent à environ 8000 ans avant J-C.

Le chanvre était d’abord apprécié pour ses graines très nourrissantes, puis pour la qualité de sa fibre. La première preuve de l’utilisation du chanvre en médecine remonte à 2737 avant J-C, date à laquelle le cannabis médical figure pour la première fois dans le traité des plantes médicinales de Shennong, en Chine.

Des écrits égyptiens mentionnent l’usage médicinal du chanvre dans la lutte contre les douleurs et l’inflammation en 1500 avant JC. En Europe, l’usage médicinal du cannabis est évoqué pour la première fois par Pline l’Ancien, écrivain et naturaliste romain, au Ier siècle de notre ère.

Sa composition moléculaire et ses mécanismes d’action sont cependant restés longtemps méconnus.

Source : Dr Pascal DOUEK, « Le cannabis médical, une nouvelle chance »

« Nous sommes au milieu d’une petite révolution thérapeutique qui devrait nous apporter, au cours des prochaines décennies, de nouveaux médicaments dans plusieurs domaines »

Professeur Raphaël Mechoulam

Les débuts de l’approche scientifique

Ce n’est qu’en 1940 que, pour la première fois, le chimiste américain Roger Adam à l’Université de l’Illinois (Urbana-Champaign), identifie et isole une molécule du chanvre parmi les plus célèbres, le cannabidiol (CBD).

En 1963 à l’Université Hébraïque de Jérusalem, les professeurs Israélien Raphael Mechoulam et Yuval Shyo en décrivent la structure chimique. L’année suivante, ils identifient le tétrahydrocannabinol (THC) comme principal composant psychoactif du cannabis et en décrivent la structure. Ce fût le point de départ d’une série de découvertes qui permettront de comprendre les mécanismes d’action du cannabis et de ses nombreuses molécules.

La découverte du système endocannabinoïde

L’évènement qui marquera un vrai tournant, et même une révolution dans la recherche sur le cannabis médical fût la découverte, en 1992, de l’anandamide. Cette substance est l’équivalent du THC mais est fabriquée par l’organisme lui-même au même titre que le 2-arachidonylglycérol (2-AG). Les deux cannabinoïdes fabriqués par le corps sont appelés endocannabinoïdes, ceux produits par les plantes sont appelés phytocannabinoïdes. Dans le même temps, une série de récepteurs disséminés dans tout le corps sont également découverts. Ce sont sur ces récepteurs que l’anandamide et les cannabinoïdes viennent se fixer. Le couple substances-récepteurs constitue le « le système endocannabinoïde ».

Source : Michka et al cannabis médical du chanvre indien aux cannabinoïdes de synthèse.

Le système endocannabinoïde

Le système endocannabinoïde est un système régulateur qui contrôle les fonctions vitales les plus essentielles de l’organisme : la division cellulaire, le métabolisme, le système immunitaire et l’activité cérébrale. Il intervient donc dans “l’homéostasie” et protège la plupart des fonctions essentielles de la vie.

L’homéostasie désigne l’ensemble des mécanismes biologiques qui maintiennent l’équilibre du corps et le préservent des maladies. L’incapacité à contrôler la division cellulaire peut induire des maladies comme le cancer, la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. Une atteinte du système immunitaire peut induire des maladies comme la sclérose en plaques, le syndrome de l’intestin irritable ou le psoriasis. De nombreuses maladies sont donc dues à un système endocannabinoïde dysfonctionnel ou submergé.

Les principaux cannabinoïdes

Le THC est une molécule psychotrope réputée pour faciliter le sommeil, stimuler l’appétit, favoriser la relaxation musculaire, réduire le stress, la douleur et l’inflammation. Il peut être utilisé pour traiter certains cancers ou les effets secondaires de médicaments anticancéreux. En France, son usage est interdit. Il existe néanmoins un seuil de tolérance de 0,3% de THC dans les fleurs et les produits transformés.

Le CBD est non psychotrope et n’a pas d’effet euphorisant mais est néanmoins psychoactif. Il est utilisé dans le traitement de l’insomnie, des troubles obsessionnels compulsifs, la dépression ou encore l’anxiété. Le CBD dispose également de propriétés anti-inflammatoires utiles dans le traitement de plusieurs pathologies liées à un trouble de l’immunité comme la sclérose en plaque. Il semble également prometteur dans le traitement de certains cancers.

Le THC et le CBD sont des dérivés du CBG. Ce dernier n’est pas psychotrope. Il aurait des propriétés anti-inflammatoires et anticancéreuses et stimulerait davantage l’appétit.

Non psychotrope, le CBC pourrait montrer des intérêts dans le traitement de la dépression et de la douleur. Ce postulat reste à confirmer par la recherche.

Le CBN est engendré par la dégradation du THC. Couplé au THC, il aurait un potentiel psychotrope. Il pourrait s’avérer utile dans le traitement des AVC ou de la douleur mais des recherches plus approfondies doivent confirmer cette hypothèse.

Ce sont les huiles naturelles qui donnent au cannabis (comme à beaucoup d’autres plantes ou fruits) leur arôme et leur odeur. Lorsqu’ils sont distillés, les terpènes forment les huiles essentielles. Ces molécules sont produites dans la résine du chanvre. Ils permettent également de protéger la plante des insectes, des animaux prédateurs et ont une action antifongique. Outre qu’ils déterminent l’odeur et le goût caractéristiques du chanvre, les terpènes présentent des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, antiparasitaires, anxiolytiques, antidépresseurs, et anticancéreuses. Ils vont également favoriser l’absorption des cannabinoïdes dans l’organisme.

  • Myrcène : terpène le plus abondant. Propriétés antiseptiques, antibactériennes, antifongiques, sédatives, myorelaxantes et antalgiques.
  • β-Caryophyllène : terpène également  retrouvé dans le poivre noir. Propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antispasmodiques. Une étude publiée en 2014 a montré que son utilisation était bénéfique dans les douleurs chroniques, et une autre étude publiée la même année soulève des propriétés anxiolytiques et antidépressives.
  • Linalool : terpène sédatif, antiseptique, antalgique et ayant la capacité de booster le système immunitaire. Une étude publiée en 2016 démontre des effets anti-inflammatoires et une capacité à corriger certains troubles neurologiques chez les souris atteintes de la maladie d’Alzheimer.
  • α-Pinène : Effets bronchodilatateurs et anti-inflammatoires. Freine la destruction des molécules facilitant la mémoire et la vigilance. Une étude chinoise de 2015 démontre même des effets anti-cancéreux avec une réduction de 40% des mélanomes sur des rats. Une autre étude publiée la même année montre également des effets antitumoraux sur des cellules du foie.
  • Limonène : Soulage les symptômes de la dépression et de l’anxiété. Aide également l’absorption des autres terpènes à travers la peau et les tissus corporels. Il présente aussi des propriétés antifongiques, et diminue le reflux gastro-œsophagien.
  • Terpinéol : Son action principale est son activité antiproliférative sur les tumeurs cancéreuses. Effet relaxant, réduit la douleur et l’inflammation et protège l’estomac des ulcères.
  • Humulène : également retrouvé dans le houblon, l’humulène diminue l’appétit, et exerce une action antalgique et anti-inflammatoire. C’est aussi un très bon agent antibactérien.
  • 1,8-cinéol : plus connu sous le nom d’eucalyptol, ce terpène pourrait contribuer d’après certaines études à une cognition améliorée chez des patients atteints de maladie d’Alzheimer. De plus, il a été démontré que le cinéol réduisait l’inflammation provoquée par les plaques béta-amyloïdes. Des recherches ont également démontré ses effets antibactériens, antioxydants, antiasthmatiques et anticancéreux.

Il s’agit de métabolites qui donnent à une plante sa couleur. Ils sont reconnus pour leurs propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Les deux principaux flavonoïdes du chanvre sont la cannflavine A et la cannflavine B dont une étude canadienne a montré une efficacité 30 fois supérieure à l’aspirine pour combattre l’inflammation.

Quels sont les modes d’administration des cannabinoïdes ?

  • Fleurs brutes : Vaporisation
  • Huiles CBD : Voie sublinguale
  • Tisanes, gélules : Voie orale
  • Crèmes, huiles de massage : Voie topique

Qu’est-ce que l’effet d’entourage ?

En 1998, des chercheurs démontrent que l’intensité des effets des cannabinoïdes varie en fonction de la concentration en terpènes présents dans le chanvre. Autrement dit, les terpènes potentialisent l’effet des cannabinoïdes. Cette interaction terpène-cannabinoïde est appelée « l’effet entourage ». Il en découle que de meilleurs résultats sont obtenus en utilisant des extraits complets de plantes plutôt que des cannabinoïdes isolés.

“Le tout est plus que la somme des parties”

Aristote
système endocannabinoïde


Le Docteur Mariettie Besnard a été formé par le Professeur Amine Benyamina et le Docteur Pascal Douek en 2021 dans le cadre du Diplôme Universitaire “Cannabis médical” de l’Université de Paris Saclay. Elle vous donne les grandes lignes de l’histoire du cannabis médical et vous explique son fonctionnement au niveau du corps humain.

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